Performance
Disque dur, pierre à eau japonaise,
salle blanche et protections corporelles
(durée variable)
Performance imaginée dans le cadre d’une résidence au 3 bis f centre d’art contemporain à Aix-en-Provence, suite au crash du disque dur contenant le plan séquence de l’atelier je-ne-sais-quoi.
Le contexte
J’ai été en résidence au 3 bis f en 2013 et 2014. Une longue résidence de recherche divisée en deux temps. Le premier temps était une exploration performative intitulé « presque-rien » et le second temps, plus bref (mais tout de même de 6 mois) à pris la forme d’un d’ateliers vidéo visant à la réalisation d’un plan séquence intitulé « je-ne-sais-quoi ». La vidéo était moins une finalité qu’un prétexte à une forme de performance chorégraphie collective. Toutefois, la dernière séquence filmée était une très belle trace d’un instant magique. Comme un aboutissement bienvenu… mais fugace.
Fugace car le disque dur contenant la séquence à rendu l’âme sans raison apparente. Le fantôme de Vladimir Jankélévitch y est peut être pour quelque chose.
Aucune société de récupération de données n’ayant réussi à récupérer le matériel audiovisuel, j’ai imaginé une performance avec ce disque dur.
La performance
J’extrais soigneusement du disque dur les 4 plateaux, support de l’information. Je les séparent et utilise une pierre à eau japonaise pour les aiguiser l’un après l’autre.
L’opération prends plusieurs heures pour obtenir un tranchant acceptable sur toute la circonférence des disques.
La pierre traditionnelle japonaise et l’outil qui me permet d’aiguiser des données perdues, de créer un fil sur la pellicule ferromagnétique… Je ne m’étends pas sur la métaphore mais souligne le fait que la pratique de l’aiguisage à la pierre nécessite un apprentissage long. Plus qu’une simple activité pratique c’est presque un rituel contemplatifs comme le sont les arts shambhala ( le tir à l’arc, la calligraphie, la cérémonie du thé ou l’Ikebana). Les données sont perdues Mais :
« l’art Shambhala est l’art qui surgit d’une perception claire et d’une perception pure ».